Cauroy-lès-hermonville

Les Fêlés Avides de Dépouiller les Archives en Sommeil

     

  • Le CHOLÉRA

1832 est une année cruelle, le choléra s’est abattu sur notre campagne de la Marne, les actes de décès sont bien plus nombreux qu’à l’habitude.

A Cauroy-lès-hermonville c’est souvent qu’on voit les membres d’une même foyer se suivre à quelques jours d’intervalle dans le registre des décès.

 

Mais l’histoire de la famille qui suit est assez exceptionnelle pour que le Maire de ce petit village nous gratifie du procès verbal qui suit. Je n’ai pas résisté à l’envie de vous faire partager ce moment de dépouillement où l’on en apprend beaucoup plus que l’heure du décès.

 

Tout d’abord en 1823 Jean Charles DOHIN le père décède.

Le 16 Juin 1832 Jean Nicolas DOHIN âgé de 18 ans meurt du choléra.

Le 12 Juillet 1832 Sa mère Jeanne LANIQUE se suicide à cause du choléra.

Ils laissent Marie Joseph DOHIN jeune fille de 15 ans que l’on retrouve sur généanet dans l’arbre de Jean René Maillard ! ! !

 Voici le procès verbal :

 Aujourd’hui douze Juillet mil huit cent trente deux, heure de midi, Nous Maire de la Commune de Cauroy les hermonville, instruit par Marie Françoise Houttart âgée de treize ans fille de Jeanne Marie Houttart âgée de trente quatre ans

notre Domestique a gage, toutes deux demeurantes chez nous qui sortait de notre demeure pour aller suir/scier de l’herbe à cinq heure du matin et sortant par notre porte de derrière elles voient dans une des gloyes du fosse qui budent sur notre demeure au levant Un vêtement sur nageant sur l’eau, aussitôt  la dite Jeanne Marie Houttart est venu nous prévenir de ce qu’elle avait vu dans la dite gloye et a l’instant même nous Maire nous nous sommes transporté à la dite gloye ou nous avons vu un vêtement sur l’eau un peu avancé dans la gloye. Alors avons en présence du sieur Delagrange maréchal ferrant et de Jean Baptiste Bloyé fait revenir a bord de l’eau avec une perche ce qui nous paraissait un vêtement. Étant abord avons reconnu que c’était le corps d’une femme qui nous a paru inconnu pour le moment. Avons envoyé de suite le garde Champêtre de notre commune à Cormicy pour requérir M. Chauvaux officier de santé avec ordre de se rendre à Cauroy pour venir reconnaître et constater l’état civil  du dit Cadavre. Qui pendant cet intervalle la nommée Marie Joseph Dohin, petite jeune fille âgée d’environ quinze ans demeurante en cette Commune s’ait plaint que sa mère convalescente du Choléra était disparue de chez eux qu’elle lui avait encore donné réfection vers trois heure du matin a cette nouvelle plusieurs personnes se sont transporté à la dite gloye et ont reconnu ainsi que nous Maire que ce corps était la nommée Jeanne Lanique âgée d’environ cinquante deux ans demeurante en cette commune veuve de Jean Charles Dohin.

Après quoi est comparu en notre demeure M Chauvaux officier de santé demeurant à Cormicy après avoir prêté serment devant nous de nous donner son avis et faire son rapport en son âme et conscience a procédé à l’examen du Cadavre en notre présence et de M. Vuiart notre Adjoint et de constaté en son procès verbal que il n’avait reconnu aucune trace de violence extérieure que cette femme était morte asphyxiée par l’immersion dans cette gloye d’eau et que ce suicide est causé par une longue convalescence du choléra et son extrême indigence qui l’aura décidé à ce suicide

Avons de plus reconnu quelle était habillé ayant un ? une camisole d’indienne bleue, une juppe de molton rayé, n’ayant ni bas ni soulié. Le dit Cadavre ayant été reconnu par la dite Marie Joseph Dohin pour être celui de Jeanne Lanique sa mère déjà dénommé au présent nous lui avons laissé et abandonné pour être inhumé après autorisation préalable.

Detout ce que dessus nous avons dressé notre procès verbal que nous avons signé avec notre Adjoint le dit jour et heure que dessus

Signé Vuiart  et Malot

 

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